Evaluer en poésie

C’est l’éternel problème. Comment évaluer les poésies ? Pas facile, entre les habitudes que l’on a prises et qui sont continuées au collège (donc on ne veut pas les abandonner non plus), les idées novatrices pour enseigner la poésie et le fait que je n’arrive pas à être impartiale (car pour moi, si elle est apprise, c’est ok). Du coup, ça n’en fait pas pour moi un moment passionnant !

illustration of Kids Sitting in a Circle Reading a Poem

Alors voici mes réflexions (qui n’engagent que moi, hein) :

Quand évaluer ? Avant je concentrais cela sur un créneau d’une heure, pendant que les autres élèves faisaient des arts plastiques. Les élèves passaient tous pendant cette séance. Honnêtement, ça fonctionnait. Certes, j’étais moins présente pendant les arts, mais au moins c’était fait. Là, je pense le faire un peu tous les jours : les élèves vont s’inscrire sur une fiche avec des dates, pas plus de 4 ou 5 élèves par jour. Cela laisse le temps aux autres de réviser ou d’apprendre et à mes rapides de passer en premier. Et moi, je n’ai pas à mener une autre activité pendant ce temps, et je fais « poésie » sur un temps court.

Je n’arrive pas à être impartiale : ce sont les élèves qui vont évaluer. Je vais désigner un îlot de 4 élèves qui évaluera (cela changera chaque jour). Ils discuteront et devront justifier (histoire de ne pas favoriser les copains). Bien sûr, je pourrai intervenir, si je ne suis pas d’accord. Mais ça m’évite de voir la petite tête trop déçue de certains élèves quand je leur dis « ah mais là, on est bien d’accord que ta poésie n’est pas très bien sue, il faut la revoir ». Là, ce sont les pairs qui évaluent, pas d’affect en jeu. Comme je suis mes élèves en CM2, ils se connaissent et savent quels sont les élèves en difficulté et s’ils ont fait de beaux efforts (ça aide ^^ ).

Les critères retenus (on note 1, 2, 3, 4) :

Je n’envoie pas les modifiables, merci de votre compréhension, ce n’est pas compliqué à refaire.

Cela permet à des élèves qui ont du mal à parler fort d’avoir une bonne note pour « je la récite sans me tromper », par exemple. J’imprime plein de petits papiers en début d’année et je les colle sur les cahiers des élèves lorsqu’ils récitent. L’idéal est de construire la grille avec eux (vous vous rappelez, l’élève acteur de son apprentissage, l’enseignement explicite pour savoir ce qui est attendu et se projeter, etc …)

Composer avec les idées novatrices pour enseigner la poésie. Déjà, je consacre un cycle d’étude de poésie en mars, autour du « Printemps des poètes », pour apprendre le lexique autour de la poésie, travailler sur les rimes, le langage oral, le jeu avec les mots et la langue, etc … ça en fait un moment plus intéressant. La vidéo de Danièle Adad, formatrice, apporte de bonnes idées pour enseigner la poésie autrement en fonction de l’objectif que l’on s’est fixé.

 CLIC pour voir la vidéo

J’ai retenu :

-qu’on peut apprendre des poésies à plusieurs, ça redonne le goût d’apprendre avec un texte moins long (mais pas forcément plus facile) et on peut rencontrer plus de poèmes dans l’année. Culturellement, c’est pas mal.

-qu’on peut travailler la diction, simplement, pour savoir comment on va le réciter (on peut faire cela lors de la lecture fluence, aussi) et construire aussi la fameuse grille d’évaluation.

-continuer quand même à apprendre et réciter des poèmes pour travailler la compétence orale « dire pour être entendu et compris, mémoriser des textes », mais avec du sens, un objectif (appliquer ce que l’on a étudié comme la diction, la mise en scène, le ton, le moment du Printemps des poètes, etc …)

-travailler la copie à part, ne pas la faire entrer dans la « récitation » où l’oral est évalué. Dans ma grille, c’est en grisé, évalué à part, ça peut être différé du moment de la « récitation ».

-travailler l’illustration à part, ne pas la faire entrer dans la « récitation » où l’oral est évalué. Comparer les illustrations pour voir ce qui a été retenu, compris, quelle technique a été utilisée. Dans ma grille, c’est en grisé, évalué à part, ça peut être différé du moment de la « récitation ».

Ce n’est pas un moment passionnant : ben j’espère qu’avec tout cela, ça le sera plus … 🙂

Sylvie Hanot, PEMF, Cafipemf généraliste et LVE

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