Dans le rapport de l’IG sur la production d’écrits, on demande d’écrire souvent, des écrits courts comme des écrits longs. Le jeu, pour tous les avantages qu’il présente, est un excellent moyen de faire écrire les élèves.
Evidemment, il convient de jouer en petits groupes pour pouvoir planifier la tâche et mener une phase orale préparatoire. 5 élèves, ça me semble idéal. Enfin, c’est ce que j’avais prévu, mais ils avaient déjà tellement d’idées et de motivation pour écrire qu’il n’a pas été nécessaire d’échanger beaucoup. On joue avec un pion de couleur sur un plateau avec un dé, de cases en cases vers l’arrivée. Le but est de répondre à des contraintes d’écriture pour avancer dans le jeu :
-des cartes « défi » avec un sujet d’écriture
-des cartes « surprises » avec un mot ou une expression à insérer
-des cartes « images », le tout cumulé donnant des contraintes de plus en plus serrées.
Et puis sur le plateau de jeu, il faut tenir compte des noms de rues : « rue des mots doux » ou « boulevard du crime », vous n’aurez pas le même fond d’histoire !
La phase d’échange oral a permis d’exposer les idées autour de la valise + du style policier à cause du nom de la rue : boulevard du crime. Il n’a pas fallu longtemps pour lancer les élèves sur des histoires complètement différentes.
Production d’écrit brute, élève peu à l’aise à l’écrit
Production d’écrit brute d’une élève plus à l’aise à l’écrit
Il y a normalement un sablier avec une contrainte de temps de 3 mn. Vous pouvez choisir de l’utiliser ou non. Pour cette première fois, j’ai laissé un peu plus de temps (5mn), mais pas trop non plus pour pouvoir avancer sur le plateau. Pour ne pas que la partie dure trop longtemps et que l’on puisse traverser le plateau comme un jeu de l’oie, j’ai permis entre chaque production d’écrits de jeter 1 ou 2 fois le dé sans contrainte d’écriture.
Ce qui est amusant, c’est que l’enseignant peut écrire lui aussi pour donner l’exemple (temps : 2mn). Ils adorent !
Les élèves lisent chacun leur production à haute voix (valorisation) et ils votent pour leur préférée en utilisant les jetons de la couleur des pions de leurs camarades. On élit le texte que l’on a aimé le plus, et ça n’était pas forcément le plus long, tellement les idées étaient bonnes. Il y a un livre d’or pour y consigner les textes pépites, si vous le souhaitez.
Voici un autre exemple avec une carte « défi » :
Production d’écrit brute
Voici un autre exemple avec une carte image avec des boîtes aux lettres et une carte « défi » avec l’expression « peur bleue » tirée par un élève. Comme nous étions « rue des fromages », il a fallu ajouter la 3e contrainte d’un rapport avec la nourriture. Ils ont réussi sans problème à produire des textes (et l’enseignante aussi s’en est donné à coeur joie. Temps : 2mn).
C’est vraiment intéressant de travailler sur l’imagination, la cohérence textuelle, la rédaction d’une histoire (mais on peut encourager le texte descriptif aussi, pourquoi pas), travailler le lexique (ex : pour le mot « cerise » on peut aussi utiliser l’expression « la cerise sur le gâteau » que les élèves ne connaissaient pas). Evidemment, il faut reprendre les productions après et les faire corriger dans un 2e temps avec un code correction simple.
C’est l’occasion de revenir aussi sur un temps de conjugaison ou sur un champ lexical. Par exemple pour « boulevard du crime », on leur laisse un outil déjà construit en classe comme celui-ci :
J’aurais bien laissé à disposition aussi la liste des connecteurs pour leurs histoires même courtes.
C’est un jeu à faire en APC ou en atelier dirigé avec l’enseignant. On peut faire aussi du semi-dirigé car lorsque je me suis absentée quelques minutes, les élèves ont continué tout seuls ! Je ne pensais pas qu’ils accrocheraient autant ! Les autres élèves travaillaient sur d’autres activités et on tournait.
Je l’avoue, j’ai choisi les cartes à garder parmi toutes celles du jeu, j’avais fait un tri la veille. Certaines ne sont pas adaptées à des élèves de CM, vous le verrez. A part cela, je recommande fortement ce jeu, que vous pouvez laisser ensuite dans votre coin écrivain, une fois les règles maîtrisées (et puis, vous pouvez aussi adapter un peu les règles, comme nous on l’a fait, mais on s’est bien mis d’accord).
Merci à Catherine Aubry, PE en CM2, qui m’a prêtée sa classe pendant le plan français.
Sylvie Hanot, Conseillère pédagogique référente Français.
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